Le syndrome du sauveur se manifeste lorsque vous intervenez constamment pour résoudre les problèmes de vos managers ou de vos équipes, même lorsque ce n’est pas nécessaire. Animé par le besoin d’être indispensable ou par la peur de voir vos équipes échouer, vous risquez de les priver de l’opportunité d’apprendre, de développer leurs compétences et de grandir.
En adoptant ce comportement, vous envoyez involontairement plusieurs messages négatifs :
Il est essentiel de prendre du recul et de vous demander si votre style de leadership favorise réellement la croissance de vos équipes ou si, au contraire, il les freine.
Sophie dirige une division dans une grande entreprise technologique. Passionnée et expérimentée, elle a toujours été reconnue pour sa capacité à résoudre rapidement les problèmes. Lorsqu’elle a pris la tête de sa division, elle était déterminée à réussir.
Un jour, Marc, l’un de ses managers, rencontre des difficultés avec le lancement d’un nouveau produit. Inquiète des répercussions potentielles, Sophie décide d’intervenir directement. Elle prend en main le projet, redéfinit les stratégies et donne des directives précises à l’équipe de Marc. Bien que la situation s’améliore temporairement, Sophie remarque que Marc et d’autres managers commencent à la solliciter de plus en plus pour des problèmes qu’ils auraient pu résoudre eux-mêmes. Elle se retrouve débordée, passant ses journées à gérer les détails opérationnels plutôt qu’à se concentrer sur la vision stratégique.
Lors d’une réunion, Claire, une autre manager de l’équipe, exprime son sentiment : “Sophie, nous apprécions ton soutien, mais nous avons parfois l’impression de ne pas pouvoir montrer ce dont nous sommes capables”. Ce retour sincère pousse Sophie à réfléchir.
Les conséquences négatives de la situation pour Sophie et son équipe
Pour transformer cette situation, nous conseillons à Sophie d’adopter notre approche, qui repose sur trois piliers fondamentaux : la confiance, l’autonomie et la responsabilisation.
Sophie réalise que la confiance est la clé pour libérer le potentiel de son équipe. Elle commence par faire confiance à ses managers en leur déléguant des responsabilités importantes. Elle exprime clairement ses attentes et les objectifs à atteindre, tout en leur laissant la liberté de choisir la manière d’y parvenir.
Lors d’un nouveau projet, Sophie confie à Marc la responsabilité complète de la stratégie et de la mise en œuvre. Elle lui assure son soutien mais évite d’intervenir à moins qu’il ne sollicite son aide. Marc, se sentant valorisé, s’investit pleinement et développe des solutions innovantes.
En favorisant l’autonomie, Sophie permet à ses managers de prendre des initiatives et de développer leurs compétences. Elle instaure un environnement où chacun est encouragé à réfléchir par lui-même et à proposer des idées nouvelles.
Sophie met en place des sessions de brainstorming où chaque manager peut partager librement ses propositions. Elle s’abstient de donner son avis immédiatement, préférant écouter et poser des questions pour approfondir la réflexion collective. Elle propose à chaque fois que c’est pertinent un processus de décision collaboratif.
La responsabilisation implique que chaque membre de l’équipe se sente responsable de ses actions et de leurs conséquences. Sophie clarifie les rôles et les attentes, tout en instaurant une culture où les erreurs sont perçues comme des opportunités d’apprentissage.
Après une erreur dans un projet, au lieu de blâmer, Sophie organise une réunion pour analyser ensemble ce qui s’est passé. Elle encourage une discussion ouverte sur les leçons à tirer, renforçant ainsi la confiance et l’engagement de l’équipe.
Pour adopter cette approche et éviter le syndrome du sauveur, voici cinq actions concrètes à mettre en œuvre :
Identifiez les situations où vous avez tendance à intervenir inutilement. Posez-vous les questions suivantes :
En prenant conscience de vos motivations, vous pourrez adapter votre comportement pour favoriser l’autonomie de vos équipes.
Au lieu de fournir des solutions clés en main, posez des questions qui encouragent la réflexion et l’apprentissage :
Cette approche stimule la créativité et renforce la confiance en soi de vos collaborateurs.
Confiez des projets à vos managers en définissant clairement les objectifs, les délais et les ressources disponibles. Puis, laissez-les prendre les rênes sans micro-manager.
Astuce pratique : Établissez un calendrier de points d’étape et de livrables pour suivre l’avancement tout en respectant l’autonomie de vos équipes.
Créez une culture où les erreurs sont acceptées comme partie intégrante du processus d’apprentissage. Célébrez les réussites et reconnaissez les efforts déployés.
Exemple : Après un projet réussi, organisez une célébration pour féliciter l’équipe. Partagez les bonnes pratiques et encouragez le partage d’expériences positives.
Encouragez vos managers à développer leurs compétences en leur offrant des opportunités de formation et de mentorat.
Suggestion : Proposez des ateliers de développement personnel, des programmes de coaching ou des sessions de formation sur des compétences clés.
En adoptant ces pratiques, Sophie a constaté des changements significatifs :
Le véritable rôle d’un dirigeant est de libérer le potentiel de ses équipes en cultivant la confiance, l’autonomie et la responsabilisation. En évitant le piège du syndrome du sauveur, vous créez un environnement propice à l’innovation, à la collaboration et à la performance durable.
Et vous, êtes-vous prêt à transformer votre leadership ?
Ensemble, construisons un leadership inspirant qui libère les talents et stimule la réussite collective. 🌟