Préparer l’avenir, c’est la survie des entreprises. Anticiper est un moyen d’aider les collaborateurs (et soi-même !) à traverser, voire accueillir les changements et les bouleversements et réagir efficacement pour permettre à l’entreprise de perdurer et rester performante et concurrentielle. Le rôle des managers et des dirigeants est donc primordial dans cette course de fond.
Le premier enjeu est clairement le développement de l’entreprise, voire même la survie de certaines.Sans curiosité, le risque est de ne pas voir arriver les évolutions, les nouveaux angles de vue et surtout les réponses pour y faire face. Pour exemple il y a quelques années les conséquences de l’arrivée du digital qui a bouleversé l’industrie du disque ou le marché de la presse écrite. Les applications d’intelligence artificielle générative bousculent d’ailleurs à nouveau ces deux marchés. Les voix des chanteurs peuvent être facilement imitées. Il ne faut que quelques clics pour obtenir un bel article de presse ou une belle composition musicale gratuite. Dans tous les secteurs d’activité, pour garder le cap, les organisations doivent se préparer au mieux… en restant ouvertes à ce qui se fait autour.
Il s’agit pour l’entreprise de rester performante face à la concurrence et de développer tout ce qui va permettre de fidéliser les clients… et les collaborateurs.
Dans nos animations, on nous parle fréquemment avec une certaine inquiétude des évolutions et changements importants en cours ou à venir au sein de métiers, quels que soient les métiers d’ailleurs. Nous sommes aujourd’hui dans une phase d’évolutions et de changements permanents qui demandent à chacun des efforts importants d’adaptation, quelques soient les niveaux hiérarchiques, afin de préparer l’avenir des entreprises.
Inviter les collaborateurs à être curieux va renforcer leur pouvoir de se remettre en question de manière positive et constructive ; ils seront également en capacité de remettre en question l’existant. Il ne s’agit pas seulement de faire des constats ou d’être dans la plainte, mais au contraire de proposer des solutions pour soi-même et aussi pour la performance de la collectivité. Solutions qui seront plus innovantes dans une démarche d’amélioration continue ce qui devient indispensable face aux bouleversements qui sont vécus au sein des organisations.
Développer sa curiosité, c’est se rendre encore plus proactif face aux différentes situations qui se présentent.
Les collaborateurs curieux explorent de nouvelles idées, de nouvelles approches à la recherche d’innovations concrètes. Cette démarche les motive à développer et mettre en œuvre ces idées. La curiosité favorise ainsi la coresponsabilité et l’autonomie, ce qui fait gagner du temps aux managers. Attention, autonomie ne veut pas dire indépendance. Il reste un lien important à maintenir entre l’institution, les managers et les collaborateurs.
En étant plus curieux, les collaborateurs vont pouvoir à la fois renforcer leurs compétences et aussi en acquérir de nouvelles. Ils auront même la possibilité de choisir les nouvelles compétences à acquérir en fonction des évolutions et des directions qui seront prises par leur organisation. Evolutions dictées par les lois des marchés et les tendances émergentes que l’on ne peut anticiper que si l’on est dans cette curiosité indispensable.
En étant acteur de leur développement professionnel, les collaborateurs seront plus à même de vivre positivement les différents changements qui ne manqueront pas d’arriver. Ils sont plus et mieux préparer, et encore une fois ils peuvent être proactifs. La curiosité favorise l’ouverture d’esprit, indispensable dans le monde d’aujourd’hui pour avancer et devancerles situations.
C’est un excellent moyen de renforcer pour chacun une bonne estime de soi. Sachant que quand l’estime de soi est satisfaisante, il règne au sein des équipes une bien meilleure ambiance, plus de solidarité et d’entraide, et donc encore plus d’échange et de confrontation d’idées, d’innovation et d’audace au service du développement de l’organisation.
Pour que managers et collaborateurs puissent être dans cette démarche d’être curieux et de développer cette curiosité, la première chose est de donner du temps !
Nous entendons régulièrement que chacun manque de temps aujourd’hui dans son travail, mais pourtant c’est bien avec du temps alloué que l’on va pouvoir développer sa curiosité. Il est donc important d’investir du temps pour pouvoir en gagner par la suite face aux situations qui demanderont de la proactivité. Les managers ont un rôle clé à jouer à cet égard. En plus du temps, il est aussi indispensable de créer un environnement propice à l’exploration et à l’apprentissage.
Encourager les collaborateurs à faire de la veille sur leur métier, à regarder de quoi ils vont avoir besoin demain et comment acquérir les compétences liées à ces nouveaux besoins, les aider à sortir de leur zone de confort et leur permettre d’expérimenter de nouvelles approches tout en restant dans une prise de risque calculée… Chez Google par exemple, 20% du temps des collaborateurs est dédié aux « side projects », ces projets qu’ont à cœur de mettre en place les employés, sans forcément que ceux-ci aient un lien avec leur boulot. Les employés peuvent alors former des équipes, qui ne sont pas leurs équipes habituelles, échanger avec d’autres personnes, développer d’autres compétences, révéler leurs talents cachés etc… L’entreprise encourage ainsi fortement la créativité et la prise d’initiative de ses collaborateurs. Et ça paie : Gmail, AdSense ou encore Google News sont tous des projets nés de ces fameux 20% du temps dédiés aux « side projects ».
On trouve des histoires comparables dans des secteurs autres que les GAFA. Prenons l’exemple des post it de chez 3M. L’innovation est née grâce à deux employés. Le premier a créé en 1968 par accident une forme d’adhésif qui collait mais pouvait se détacher sans laisser de résidu. Cette découverte n’a pas trouvé d’application immédiate. Un autre collègue scientifique chez 3M a été inspiré par cette invention plusieurs années plus tard. Alors qu’il chantait dans une chorale et utilisait des petits bouts de papier pour marquer les pages de son cahier de chant, il a alors eu l’idée d’utiliser l’adhésif de son collègue sur ses marque-pages. 3M avait une politique encourageant ses employés à consacrer jusqu’à 15 % de leur temps de travail à des projets de leur choix. C’est cette politique de « 15 % de temps » qui a conduit à des innovations comme le Post-it.
Pour favoriser la curiosité, il est aussi important de mettre en place un environnement d’apprentissage continu, de permettre de participer à des programmes de formation et de développement professionnel, à des webinaires, des conférences. Permettre aussi à chacun de se former encore plus sur le digital.
Parfois cela peut aussi aller jusqu’à explorer des métiers de demain, qui remplaceront certains métiers d’aujourd’hui, faire du « benchmarking » et regarder au-delà de son périmètre, regarder quelles sont les tendances, organiser des « vis ma vie » pour explorer d’autres aspects des métiers.
La curiosité s’encourage aussi en favorisant les échanges d’idées en mettant en place des projets « pilote » ou des sessions de travail en intelligence collective en veillant à ce que tout le monde participe activement.
Il est aussi bénéfique d’encourager la diversité et l’inclusion. En effet, la diversité favorise la curiosité en exposant les collaborateurs à d’autres idées, d’autres cultures et expériences. Et le fait que chacun se sente écouté et valorisé donne envie d’explorer et de s’ouvrir l’esprit.
Enfin, pour permettre à tout un chacun de développer sa curiosité, il est indispensable de reconnaître, valoriser et récompenser cette curiosité. Comment faire ? Cela peut se traduire par des actions de reconnaissance des idées novatrices, des évaluations qui incluent des critères liés à la volonté d’apprendre et de se développer, ou encore des récompenses financières pour des projets qui ont apporté une réelle valeur ajoutée.
Pour conclure, il est indispensable, voire vital de cultiver au sein des entreprises une démarche qui encourage la curiosité et pour cela, que les entreprises et organisations s’engagent dans la mise en place de cette dynamique. Ces éléments contribuent à créer un environnement propice à l’épanouissement des collaborateurs et surtout à la préparation de l’avenir même des entreprises. Les managers ont tout à gagner à permettre le développement de cette curiosité. Et le meilleur moyen est déjà de donner l’exemple au niveau des CODIR. La curiosité n’est pas seulement une qualité, c’est aussi une compétence à développer chez les individus.
N’hésitez pas à nous contacter, nous pouvons vous y aider.