Dans artisanat, il y a « art » et dans tous les métiers notamment manuels, il est fait l’éloge du geste juste et adapté. En ce qui concerne le métier de manager, dans une période où il devient difficile de trouver des candidats au poste de manager, le parallèle est évident. Il est en effet utile de redonner ses lettres de noblesses à ce rôle clé en entreprise en se recentrant sur les « bons gestes » du manager.
Le monde du travail est en mutation. La crise sanitaire a fait réfléchir beaucoup de personnes sur le sens qu’ils souhaitent donner à leur vie et a profondément changé le rapport au travail de nombreux salariés. Chacun souhaite trouver du sens à son travail, n’est pas ou plus prêt à sacrifier tout à son travail. Il y a une aspiration croissante à l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Derrières ces tendances, il y a des individus qui ont chacun leurs propres aspirations et besoins. Les réponses ne sont donc pas collectives mais individuelles.
Les phénomènes constatés de la Grande Démission, du Quiet Quitting, du Conscious Quitting sont des symptômes de ces aspirations qui se développent. Et dont l’expression est facilitée par la guerre des talents qui a cours dans beaucoup de métiers qui deviennent pénuriques, ce qui inverse le rapport de force : les salariés ont la main, ils ont le choix et savent qu’ils peuvent dicter leurs conditions.
Tout cela rend le rôle du manager complexe face aux nombreux défis qu’il doit relever : il doit gérer les aspirations et les exigences de ses collaborateurs et la restriction des moyens à disposition tout en ayant des objectifs à atteindre et des clients à satisfaire dans un contexte de pénurie de main d’œuvre. Cette situation rend tendue l’atteinte des résultats et la satisfaction à la fois des clients et des collaborateurs.
Il n’est pas étonnant dans ce contexte que la fonction de manager attire moins : qui a envie de se retrouver coincé entre exigence des clients, pression de la hiérarchie et insatisfactions des équipes ?
Et pourtant le rôle du manager aujourd’hui est plus que jamais essentiel et vital. Les entreprises ont plus que jamais besoin d’encadrants solides pour satisfaire à la fois les collaborateurs et les clients. Plusieurs études ont prouvé le lien entre la qualité du management et la satisfaction client ; la qualité du management a aussi un impact sur la satisfaction des collaborateurs, la fidélisation des talents, la productivité et l’innovation.
C’est pourquoi il est important de redonner toutes ses lettres de noblesse à cette mission. Et aussi de rappeler qu’en plus d’être garant de la réussite de l’équipe, le manager a un vrai rôle social vis-à-vis de ses collaborateurs. D’ailleurs, combien de fois avons-nous tous entendu notre conjoint, quelqu’un de notre famille ou des amis se plaindre de leur manager ? Cela montre bien l’importance du métier de managers dans la vie des salariés. On dit d’ailleurs qu’on reste dans une entreprise pour sa mission et ses collègues et qu’on la quitte pour son manager. Car ne pas s’entendre avec son manager est quelque chose de difficilement supportable. Nous percevons tous aisément les problèmes que cela engendre au quotidien dans son travail ; Une étude récente montre ainsi que le manager a plus d’impact sur le bien-être des salariés que tout autre facteur interne ou externe à l’entreprise.
Mais c’est aussi un problème vis-à-vis de sa projection personnelle, car on est soumis à son manager pour son évaluation, sa rémunération, sa promotion, pour les recommandations qu’il pourra faire sur nous en interne ou en externe.
On ne le dira jamais assez : manager est un rôle noble qui contribue au bien être des personnes. C’est une belle mission ancrée dans l’humain. Qui a du sens. Et qui est utile.
Pour être pleinement ancré dans ce rôle, le manager, tel le bon artisan, doit être conscient des bons gestes propres à la fonction. Ces fondamentaux du management sont bien sûr à revisiter pour prendre en compte le contexte et la période, mais ils restent finalement toujours les mêmes, de même que les gestes de base d’un charpentier ou d’un boulanger ne changent pas.
Nous vous proposons les 7 gestes que nous identifions comme les pratiques managériales incontournables pour allier performance, motivation des collaborateurs et satisfaction client :
– Avoir toujours une Intention bienveillante. Avant tout être manager c’est une posture et une intention. Nous parlons souvent de « zone verte ». Avoir une intention toujours bienveillante, c’est se mettre dans un état d’esprit dans lequel je veux du bien à mon collaborateur, je souhaite l’accompagner, l’aider, le faire grandir.
– Clarifier le cadre et les zones d’autonomie. Pour qu’un collaborateur libère ses énergies, son potentiel et qu’il ose proposer des idées et prendre des initiatives, il est essentiel de fixer les règles du jeu de façon claire en termes d’organisation, de fonctionnement, d’attendus (objectifs, missions) et aussi de comportements attendus. Car l’autonomie ne peut s’exprimer que dans un cadre protecteur.
Lire l’article : “La prise d’initiative, une compétence clé à développer”
– Organiser sa disponibilité. Le manager doit se rendre disponible pour ses collaborateurs. Cependant la croyance qu’il faut toujours laisser sa porte ouverte n’est pas de mise. Un manager doit garder à l’esprit que manager c’est faire faire et non faire soi-même ; Donc son rôle essentiel du métier de manager est de faire trouver les solutions par les collaborateurs eux-mêmes. Et c’est d’autant plus vrai avec le télétravail.
– Développer une communication authentique. Un des principaux freins à la confiance passe par les carences en communication : rétentions d’information, manque d’écoute, communication inadaptée dans la forme ou dans le fond, maladresses, incompréhensions … Les managers qui savent communiquer de façon authentique gagnent la confiance et l’engagement de leurs équipes. Cela nécessite de savoir écouter ses interlocuteurs (manager, c’est faire dire plutôt que dire), de développer son intelligence émotionnelle, de s’exprimer de manière transparente.
Lire l’article : “Développer la communication assertive”
– Favoriser la culture du feedback continu. Les équipes les plus efficaces sont celles qui savent se parler, échanger, en se disant tout, ce qui va comme ce qui ne va pas. Cela nécessite de savoir dire les choses de façon à la fois factuelle et bienveillante. Et aussi de savoir écouter et prendre en compte les remarques des autres. Le manager a le rôle d’organiser et encourager ses temps de feedback entre membres de l’équipe pour en faire une culture de l’amélioration continue.
– Animer le collectif. Fédérer et faire travailler ensemble des individus a toujours été un enjeu pour avoir de l’engagement et des résultats. C’est encore plus vrai en mode hybride. Et c’est indispensable dans une période où l’incertitude nécessite de faire appel à l’intelligence collective. Pour cela le manager doit revisiter les rituels collectifs de son équipe au niveau des formats, des durées et surtout au niveau des modalités pratiques pour susciter le collaboratif.
Lire l’article : “L’intelligence collective, comment faire ?”
– Motiver chacun en fonction de ses singularités. Manager une équipe c’est faire face à la diversité : de profils, d’expériences, de compétences, de besoins, de projets, d’aspirations, de motivations … pour en faire un collectif performant, le manager doit mener des entretiens motivationnels pour connaître chacun dans ses particularités et individualiser son management.
Lire l’article : “Développer la Considération pour motiver et fidéliser les collaborateurs”
C’est parce que nous sommes convaincus du rôle clé des managers et de l’importance du métier de manager dans la réussite des organisations et aussi de la noblesse de ce rôle managérial que nous avons créé Inspirations Management pour proposer des dispositifs de transformation managériale. La complexité du monde professionnel oblige en effet à challenger ses postures et ses pratiques et à se former de façon continue pour s’adapter aux évolutions du marché et aux aspirations des salariés, et pour favoriser l’amélioration continue.
Et vous, où en êtes-vous en termes de gestes managériaux ? Et de qualité du management dans votre entreprise ?