Dans notre monde VUCA (Volatile, Incertain, Complexe et Ambigu) s’ajoute dorénavant la notion de travail hybride. Le télétravail a pris sa place de façon durable dans les organisations. Le manager doit réussir à maintenir le fonctionnement de son service, la cohésion d’équipe, la motivation alors que les collaborateurs alternent temps au bureau et temps chez eux. L’intelligence collective, qui va au-delà du simple travail collaboratif, a toute sa place pour permettre de répondre à tous ces nouveaux challenges liés à un contexte en mouvement permanent.
« L’intelligence collective est la capacité qu’ont certaines espèces, animales ou végétales, à collaborer pour réussir ensemble ce que les individus ne parviendraient pas à réaliser seuls ». En entreprise, l’intelligence collective est un processus volontaire qui implique de l’émotion, de la réflexion et de l’action. Ce n’est pas juste intellectuel ou conceptuel. Tout le monde en parle et nombreux sont les managers qui souhaitent effectivement pratiquer l’intelligence collective mais au moment de passer à l’action, ils ne savent pas comment s’y prendre concrètement. « Quelles méthodes employer ? » est la question qui revient le plus souvent.
Avant d’aborder les pratiques d’intelligence collective, le manager doit être modélisant quant à son comportement s’il veut que ça fonctionne dans son équipe. En effet, il doit laisser des marges de manœuvre à ses collaborateurs, être ouvert aux idées nouvelles, leur permettre de prendre des initiatives, d’innover en matière de travail collaboratif, de jongler avec les paradoxes. Le manager doit créer une équipe apprenante qui ose, se trompe, apprend de ses erreurs, sait se nourrir d’idées venues de toutes parts. Cela nécessite que le manager, avec son équipe, crée une ambiance où chacun s’apprécie, se respecte … Il faut aussi poser un cadre, des règles du jeu pour fonctionner en intelligence collective. Enfin, lui-même doit apprendre à lâcher le contrôle, à accepter que les idées se coconstruisent dans le rebond et peut-être même sans lui. Pas si simple pour certains managers …
Dans beaucoup de méthodes d’intelligence collective, il est fortement conseillé de prendre un temps de réflexion individuelle sur le sujet avant de se lancer dans l’échange. C’est une étape importante et trop souvent oubliée …
Ce sont des brainstormings courts, rythmés et structurés qui permettent d’aborder successivement, via la métaphore d’une couleur de chapeau différente, un angle de réflexion spécifique. 6 chapeaux pour 6 points de vue. Cette méthode touche à l’émotionnel, au factuel, au fait d’être positif ou négatif à la créativité et multiplie ainsi les idées.
C’est une réflexion qui se fait en 3 temps autour d’une question qui est l’enjeu de l’exercice. Il y a d’abord un temps de réflexion individuelle, puis en petit groupe et enfin tous ensemble. Forcément, il se passe des choses différentes selon les groupes et cela permet de confronter ses opinions avec celles des autres. On peut se servir de post-it au démarrage pour noter les idées individuelles. L’animateur les regroupe pour créer les sous-groupes par affinités d’idées ou au contraire il les redistribue au hasard ou encore il invite les participants à bouger et à échanger leur post-it contre un autre… beaucoup de variantes sont possibles pour booster la réflexion et le partage.
Cette méthode aide à trouver plus d’idées avec un protocole structuré sur un sujet complexe, mais aussi à prioriser ou à décider ensemble.
L’idée c’est d’avoir 2 cercles concentriques. Dans le cercle intérieur, les participants assis s’expriment, se parlent, échangent sur un sujet. Les personnes dans le 2ème cercle écoutent, prennent des notes mais n’interviennent pas. Une personne du second cercle peut venir dans le cercle intérieur – on laisse une chaise vide à cet effet – et inversement car il doit y avoir toujours une place vide. Cette démarche permet à la fois d’être partie prenante et d’être en prise de recul. La dynamique créée par le mouvement, physiquement et en termes de postures, enrichit les échanges et favorise l’intelligence collective. Ça permet aussi de pratiquer l’auto-gestion et l’écoute active.
C’est une démarche qui permet de rendre concrète une idée et de voir comment elle peut se décliner en actions. Cette pratique peut être utile quand on est en fin de processus et qu’un travail d’exploration et d’échanges a déjà été fait. L’objectif est écrit en gros sur une feuille de paperboard ou un document partagé (si pratiqué à distance). Puis seul ou/et en sous-groupes, une réflexion est menée 5 fois de suite : « comment réalisons-nous cet objectif ? », « concrètement, comment réalisons-nous cette idée ? ». Ce travail fait sur 5 post-it est présenté au groupe qui réagit, enrichit. Cela peut aussi être réalisé en distanciel avec un outil collaboratif d’interactions.
Le co-développement repose sur une philosophie d’entraide, avec des règles du jeu qui favorisent les échanges. On peut aussi parler d’un « Tous pour un » ou encore d’un « j’appelle un ami ». Concrètement, avec l’aide d’un coach garant du processus, s’instaure un protocole de travail fondé sur des étapes précises : formulation d’une problématique, questionnement de clarification et brainstorming…
Pour en savoir plus sur la méthodologie du co-développement, lire notre article dédié sur le sujet
De nombreuses pratiques et beaucoup outils favorisant l’intelligence collective existent. Aller surfer sur Internet permet de s’en convaincre. En revanche, cela n’est absolument pas efficace sans un savoir-être ouvert à la différence, responsabilisant et respectueux de chacun des membres de l’équipe. Si un collaborateur n’a pas le bon état d’esprit, alors ne l’invitez plus aux ateliers d’intelligence collective ; vous verrez bien comment il réagira. 😊