Un « bon » manager en plus d’être quelqu’un qui a confiance en lui-même, est aussi une personne qui inspire confiance, qui met en confiance, et qui fait confiance.
Le ou la manager qui est dans cette estime de soi va renvoyer une image de leadership affirmé. Et les collaborateurs ont besoin de se sentir dans un environnement sécurisé pour mieux travailler. Ils ont besoin d’avoir avec eux une personne qui est capable de prendre des décisions et surtout qui est capable de les assumer.
L’estime de soi est un moteur pour tous. Cela ne veut pas dire que le manager prend toujours les bonnes décisions, cela veut dire qu’il ne tergiverse pas. Il assume, et d’autant plus si ce n’est pas la bonne décision. Il est capable de dire qu’il s’est trompé, justement grâce à sa confiance en soi. Il sait se remettre en question sans s’autoflageller. Il n’a pas peur d’oser sortir de sa zone de confort et permet, par sa posture, une plus grande créativité de la part de ses collaborateurs.
Un ou une manager qui a confiance en soi a une communication plus fluide. Ses messages seront donc plus clairs et impactants pour les membres de son équipe. Et par sa posture, il va influer l’équipe qui va en miroir développer le même type de communication. Qui dit communication fluide dit gain de temps et gain d’énergie.
Cette communication crée également un sentiment de sécurité psychologique pour tous. En effet, chacun pourra de ce fait exprimer ses doutes, ses craintes, ses réussites. La confrontation deviendra un levier de progrès pour tout le monde. Le manager qui a confiance en lui ne craint pas d’être challengé et accueille favorablement des idées qui ne sont pas les siennes sans pour autant se sentir démuni ou rabaissé. Au contraire, il favorise les échanges et n’hésite pas à provoquer la confrontation.
Or dans les périodes ou la concurrence se renforce, il est indispensable de permettre à chacun d’apporter sa contribution et de pouvoir faire des propositions pour générer de la performance.
Parce que le ou la manager a confiance en lui ou en elle, il est capable d’avoir une communication bienveillante, tout en étant exigeant. C’est ainsi que les collaborateurs vont pouvoir développer la prise d’initiative et l’autonomie, indispensable également pour rester compétitif.
N’oublions pas que l’estime de soi du manager est également un levier puissant pour désamorcer les tensions et les conflits ; ce qui encore une fois permet de développer plus d’efficience individuelle et collective.
Will Schutz, un psychologue américain, a construit une théorie en 1967 en observant les relations interpersonnelles ; selon cette théorie trois besoins fondamentaux influencent les relations : l’inclusion, le contrôle et l’ouverture.
Lorsque ces besoins ne sont pas satisfaits, l’estime de soi n’est pas suffisamment nourrie, cela entraine une perte de confiance en soi, car chaque besoin non satisfait développe une peur :
Pour le manager, il est donc fondamental d’être au clair sur ses besoins essentiels afin de savoir comment les nourrir et ainsi entretenir sa confiance en soi. Le risque étant quand ses propres besoins ne sont pas nourris, de reporter la faute sur les autres et de mettre en place des relations biaisées, basées sur sa propre frustration.
Quels sont les risques quand un manager manque d’estime de soi ?
Le manager en manque d’estime de soi risque hélas d’être suspicieux, sur son propre travail d’abord et aussi sur celui des autres. Il peut alors faire du micro-management, ce qui limite la prise d’autonomie, voire la bloque. Parfois même cela provoque des erreurs ou des orientations erronées. Et dans tous les cas cela induit de la démotivation.
Le manager risque également de perdre en crédibilité. Il peut aussi se mettre en position haute pour masquer ce manque de confiance, ce qui ne favorise pas la confrontation ou la proposition d’idées.
Nous entendons parfois des managers lors de nos formations, constater un surplus d’assurance chez certains collaborateurs. « ils savent tout » « on ne peut rien leur dire, ils n’écoutent pas ». Cela peut être directement lié à un manque d’estime de soi du collaborateur, mais aussi à un ressenti de manque de confiance de la part de son manager qui induit en réaction cette posture de protection.
Aux managers de dépasser son propre besoin de contrôle pour permettre aux collaborateurs d’exprimer leurs doutes, pour leur donner le droit à l’erreur, et aussi pour leur laisser la possibilité d’utiliser des méthodes de travail qui ne sont pas celles du manager et de l’équipe si cela crée de la confiance tout en aboutissant au résultat escompté. L’estime de soi du manager va se ressentir dans la confiance que le manager accordera à son collaborateur et c’est cela qui développera de la confiance de la part du collaborateur.
Nous proposons 3 leviers efficaces pour développer l’estime de soi.
Le premier levier pour le manager qui a besoin de renforcer son estime de soi est de faire un travail sur soi. Il peut se faire accompagner d’un coach, surtout si ce qui l’empêche d’avoir confiance en lui est le syndrome de l’imposteur. (Lire notre article sur le syndrome de l’imposteur et son impact managérial)
Seul, il peut également prendre un temps de recul, et regarder ce qu’il a déjà entrepris qui était un succès, mais aussi ce qu’il n’a pas forcément réussi, pour détecter ce qu’il peut apprendre de ses « échecs ».
La communication assertive est une forme de communication qui permet de tenir des propos avec affirmation tout en restant dans le respect de son interlocuteur et de ses idées.
C’est une clef essentielle pour nourrir l’estime de soi, cela favorise une parole « authentique », cela permet d’oser dire sans avoir peur de blesser et cela permet d’être dans une démarche d’amélioration continue.
En se formant à une communication juste et responsable, le manager n’a plus besoin de tenter d’être gentil, il est dans la posture attendue par les collaborateurs, une posture assertive qui favorise leur développement et construit la confiance entre tous.
Le manager est une personne comme les autres, il a aussi besoin de prendre soin de lui-même afin de développer sa estime de soi.
Prendre soin de soi, c’est être attentif aux signaux faibles, pour soi-même et aussi ceux que les autres lui envoient. C’est savoir reconnaitre ses réussites, et ne pas se flageller lorsqu’on « rate » quelque chose. Tout comme la démarche de feedback que l’on fait aux collaborateurs, l’idée est de faire la même chose pour soi : « qu’est-ce que j’ai réussi, qu’est-ce qui était positif ? » et ensuite « qu’est-ce que je ferai différemment la prochaine fois ? à quoi dois-je être vigilant ? ».
Prendre soin de soi, c’est aussi savoir se préserver, donc réserver des temps pour soi ou je ne suis pas disponible et où je peux travailler, réfléchir, penser sans être dérangé. C’est également réfléchir à la gestion de l’usage que l’on fait de son temps ; ainsi cela permet d’anticiper, de regarder plus loin, de prévoir. Ce qui est très rassurant pour les collaborateurs.
Enfin, un manager n’est pas seul, et un manager qui a une bonne estime de soi n’hésite pas à solliciter ses collaborateurs qui sont aussi là pour l’aider et qui seront force de propositions s’ils sont questionnés. Sachant que plus ils seront sollicités, plus ils deviendront proactifs.
En conclusion, l’estime de soi se développe au travers des expériences et aussi en formation, et elle s’entretient dans la durée. C’est en prenant soin de sa propre estime de soi que l’on va favoriser la confiance des collaborateurs. C’est une dynamique systémique. Prenez le temps de découvrir les travaux de Will Schutz pour mieux connaitre vos besoins et les besoins de votre équipe. Et ainsi, vous aurez toutes les clés pour développer votre confiance en vous, et vous aurez d’autant plus de facilités pour faire confiance et pour inspirer confiance.