Pourquoi cette envie de collaboratif ? Les jeunes ont pris l’habitude, dès l’école, de travailler sur des projets de façon collective. Même des épreuves de baccalauréat comme les Travaux Personnels Encadrés (TPE) sont maintenant notées collectivement. Et c’est encore plus fréquent dans les études supérieures.
Les Millenials utilisent des outils et des applications collaboratives depuis l’enfance. Il est aussi évident pour eux d’échanger les réponses d’un devoir maison de mathématiques grâce à un “groupe de travail virtuel” que d’utiliser les outils de conférence en ligne pour préparer un exposé commun plutôt que de se retrouver en face à face, autour d’une table. Aussi, tout naturellement, ont-ils envie de retrouver cela dans leur travail en entreprise. Et que découvrent-ils souvent ?
Des services qui travaillent en silo, des collègues qui jouent “perso”, des managers qui favorisent la compétition individuelle alors qu’eux-mêmes ne rêvent que de leadership réparti et d’autonomie… En Occident, nous avons la croyance que l’innovation technologique et matérielle nous sauvera de tout. Les jeunes générations croient au champ d’innovation des interrelations proposé par l’intelligence collective. Ils parlent de coopératif, de collaboratif, de collectif, de confiance… ils croient véritablement au mode “Co”.
De quoi s’agit-il ? C’est une dynamique d’acteurs coresponsables, interconnectés et en alliance autour d’une vision commune. L’intelligence collective est une sorte de méta système qui permet de mettre en musique la vision de son organisation. Difficile à pratiquer s’il n’y a pas une véritable volonté au plus haut niveau du management. Dans bon nombre d’entreprises, c’est une véritable révolution qui est en train de se jouer et certaines l’ont comprise. L’ADN, la culture même de la société sont en train de changer et de fait les pratiques managériales et de communication se doivent, par ricochet, d’évoluer.
Fort heureusement, certains managers ont envie de développer le collaboratif mais ils sont souvent démunis, ne sachant pas concrètement comment s’y prendre. Et ils prennent conscience qu’une collection d’individus n’a jamais fait un vrai collectif.
Au-delà de la prise en compte de la culture d’une génération, le développement de pratiques collaboratives dans son organisation, son équipe est porteur de nombreux bénéfices pour les collaborateurs et en reflet pour l’entreprise.
C’est notamment le moyen de répondre aux besoins fondamentaux de ses collaborateurs, en référence à la célèbre pyramide de MASLOW, et donc de développer leur motivation et leur engagement.
Le “co” est protecteur (Sécurité) : je ne suis pas seul, je peux bénéficier de l’aide et des idées de mes collègues,
Le “co” est rassembleur (Appartenance) : il développe l’esprit d’équipe et la solidarité, permet de mieux se connaître,
Le “co” est valorisant (Reconnaissance) : j’existe, ma voix et mes idées sont écoutées et prises en compte,
Le “co” est enrichissant (Réalisation de soi) : les idées sont enrichies aux bénéfices des individus (j’apprends des choses) et des organisations (de meilleures solutions).
En synthèse, il n’existe pas à proprement parler de modèle spécifique pour innover dans les pratiques managériales collectives ; c’est à chacun de trouver son style et ses pratiques. C’est un processus collectif à créer avec toute équipe et non plus réservé à une élite.
Petite pépite parmi les dernières séries françaises, Dix Pour Cent est le reflet d’une entreprise qui vient de perdre son PDG et dont les différents directeurs de service font tout ce qu’ils peuvent pour sauver leur société. Le collectif d’individus aux compétences complémentaires et aux fortes personnalités se rejoignent autour d’un objectif commun… Vie privée et vie professionnelle n’y font que se croiser…
Dix pour cent crée par Fanny Herrero sur une idée originale de Dominique Besnehard, Michel Feller et Julien Messemackers
Cet article est un extrait de notre Livre blanc :
10 idées sur le management inspirées par les jeunes (Nouveauté 2018)