“Surprenant” – c’est le feedback que m’a fait hier un apprenant de la formation à distance à laquelle il venait de participer. En l’occurrence, il parlait d’une bonne surprise : avoir passé une journée de formation en visio riche, dynamique, participative… alors qu’il ne s’attendait pas à cela.
Ces retours positifs répétés ne sont pas le fruit du hasard ; la nouvelle ère qui s’ouvre pour la formation dans cette période d’avènement du télétravail impose de revisiter à la fois la pédagogie et les pratiques d’animation pour s’adapter et conserver sa performance en modalités distancielles.
La montée en puissance du distanciel via les moyens digitaux n’est pas nouvelle ni spécifique à l’impact de la crise de 2020. Mix de modalités « blended » synchrones et asynchrones, E-learning, classes virtuelles, webinaires avaient déjà le vent en poupe.
La montée en puissance très forte du télétravail joue cependant comme un puissant accélérateur de ces tendances. La formation à distance devient dans beaucoup de cas la norme, les temps au bureau étant priorisés pour les interactions et les rencontres.
Cette révolution modifie profondément la façon d’imaginer les modalités de formation. Là où – pour des questions d’organisation et d’optimisation du temps de chacun – la durée retenue pour une formation présentielle était de 1 ou 2 jours, le distanciel permet de travailler avec des modalités plus courtes. Le bénéfice est aussi d’envisager des parcours dans la durée, de s’adapter aux contraintes de chacun, d’accompagner les participants dans leurs montées en compétence.
A nouveau contexte, nouvelles modalités ; il serait illusoire de croire qu’il suffit de dupliquer en visio ce qui se fait en salle pour animer une formation de façon performante.
Il s’agit d’inventer des nouveaux parcours blended en prenant en compte les spécificités et les possibilités des outils digitaux. Tout commence par avoir une veille active de tous les outils qui se transforment ou qui apparaissent et de porter un nouveau regard sur les outils existants pour imaginer des nouvelles modalités pédagogiques d’animation.
Avec bien-sûr les mêmes objectifs :
Nous avons ainsi depuis 18 mois mis en œuvre un travail collaboratif avec notre écosystème (animateurs, clients, fournisseurs …) pour organiser la veille sur les outils et les pratiques, pour construire des modalités pédagogiques spécifiques au distanciel afin de garder la même efficacité de nos formations, et aussi pour coconstruire ensemble de nouveaux exercices adaptés à la formation à distance.
Et ces modalités pédagogiques évoluent toujours et encore au fur et à mesure de nos expériences respectives. Nous devons être agiles et dans une logique d’amélioration continue passionnante !
Dans les grandes lignes, ces nouveaux dispositifs s’appuient sur des convictions issues de nos expériences :
La posture de « formateur sachant » qui délivre son savoir avait déjà vécu depuis un moment, mis à mal par la disponibilité des contenus. S’il s’agit d’écouter quelqu’un nous parler d’un sujet, autant écouter un podcast, regarder une vidéo ou lire un livre. Si les participants viennent en formation c’est pour interagir, tester, mettre en application, obtenir du feedback, partager les bonnes pratiques entre pairs …
La formation à distance impose une nouvelle évolution dans les pratiques d’animation.
On constate notamment que l’animation nécessite encore plus de précision et donc de préparation car on est toujours sur le devant de la scène. Les formateurs se doivent donc de maitriser de façon précise leur scénario, leur script, les consignes, les contenus, les outils partagés ; et aussi leur image, leurs gestes, leur voix.
En formation présentielle, le formateur vient dans sa salle de formation avec une présentation à projeter, des exercices imprimés et ses feutres s’il utilise un paperboard ou un tableau blanc pour recueillir les idées du groupe.
A distance, il faut s’appuyer sur d’autres modalités pour partager avec les participants des contenus, leur mettre à disposition les exercices, recueillir leurs idées.
Nous avons donc sélectionné une série d’outils pour nous adapter à toutes les demandes : salles de travail virtuelles proposant la création de sous salles – outil d’itérations et d’interactions via le smartphone des participants – Tableau blanc – LMS – Plateforme de webinaires – Outil auteur pour créer des Rapid-Learning … et aussi un outil digital pour assurer la partie administrative : convocations – feuilles de présence – évaluations.
A cela il faut ajouter l’équipement des animateurs, pour lequel les prérequis sont importants pour s’assurer de la qualité des interactions (voix – vidéo – partage de documents). Pas d’animation à distance aujourd’hui sans une connexion haut débit, un casque et un micro performants, plusieurs écrans pour piloter les outils.
Si certains consultants ont pu être stressés au démarrage de ce nouveau métier de formateur à distance, de notre côté nous trouvons que cela nous a forcé à être innovants, créatifs, décalés pour rester au service des objectifs de nos clients. Nous avons trouvé des solutions pour créer de la participation dans les modules et retenir l’attention des participants.
Nous avons pratiqué de l’intelligence collective entre nous, avec notre réseau pour nous renouveler. Nous avons également progressé avec les outils digitaux. Il va se passer encore plein de choses dans les mois à venir… Quelle richesse ! Vivement demain !
Inspirations Management
Didier Duffaut