Le socle qui va réunir les personnes repose sur un objectif commun et accepté par tous : une vision partagée autour de laquelle les individus vont faire converger leurs efforts et se fédérer.
La vision commune correspond à la fois au sens que l’on donne au travail de chacun, mais surtout au sens même de la contribution de l’équipe. A quoi servons-nous, vers où allons-nous, pour quoi sommes-là ? Pourquoi ces efforts ? Grâce à cette vision et cet objectif commun, chacun peut se projeter au-delà de sa mission individuelle, avec le sentiment de participer à une œuvre collective, comme celle de « construire une cathédrale ».
Si on revient à l’incendie qui a ravagé la cathédrale Notre Dame de Paris, le cas du Général Jean-Louis Georgelin est parlant. Cet ancien chef d’état-major des armées était en charge de la supervision des travaux de reconstruction. Il a malheureusement disparu pendant la réfection de l’édifice. Les travaux ont continué, portés non pas par le leader, mais par l’objectif commun à tous de participer et de réussir à rénover la cathédrale en 5 ans.
Un objectif commun ne peut être atteint que grâce à la diversité et à la complémentarité des compétences. Que ce soit pour une équipe de sport ou la rénovation de Notre-Dame, si l’équipe ne comporte que des défenseurs pour l’équipe de sport, ou des charpentiers pour la cathédrale, le résultat ne sera pas au rendez-vous.
Chaque personne apporte une valeur unique au groupe et joue un rôle indispensable dans une chaine de compétences menant au succès. L’interdépendance renforce la cohésion et la reconnaissance mutuelle.
Pour que les individus se coordonnent de manière fluide et surtout efficace, il est indispensable de définir des règles claires partagées par tous. Ces règles touchent à la fois les dimensions relationnelles et organisationnelles.
Ainsi chacun peut évoluer en sécurité au sein du groupe, en sachant ce qui est possible comme ce qui n’est pas possible. Le cadre pose les bases d’un « bien vivre ensemble ». Il permet la sécurité certes, mais aussi la créativité. Grâce à des règles de fonctionnement de l’équipe et celles du groupe dans son ensemble, les individus pourront plus aisément se rassembler autour de valeurs communes. Cela contribue à renforcer le sentiment d’appartenance et la motivation. L’organisation et la coordination deviennent alors plus fluides et, par conséquent, plus cohérentes pour tous. C’est ainsi que plus de 10 corps de métiers différents ont réussi à se coordonner et à collaborer pour restaurer la cathédrale !
La performance d’un projet va aussi résider dans le fait d’offrir à chaque membre d’une équipe un périmètre clair dans lequel il va pouvoir s’épanouir, ce qui ne veut pas dire que chaque individu ne devra pas faire preuve d’ouverture.
Si toutes les missions sont réparties et que chacun connait son périmètre, son rôle et sa mission, alors personne n’empiète sur le travail de l’autre. Chacun avance sur ses propres objectifs avec une vision claire des attendus de son entourage, tout en restant dans l’entraide et la souplesse. Dans un esprit de cohésion et de flexibilité, chaque personne sait où peut compter sur les autres. C’est un travail d’équipe dans lequel chacun maitrise sa partition et son rôle dans la chaine qui permet de progresser tous ensemble vers le succès.
La qualité de la communication conditionne celle de la performance. Une communication authentique dans laquelle chacun ose dire les choses en prenant soin d’y mettre les formes qui conviennent est importante. Elle va permettre de clarifier les incompréhensions, les non-dits, les interrogations ou les craintes.
Une communication authentique permet aussi de faire des propositions, de remettre en cause l’existant, de challenger, de croiser les idées et favoriser le rebond pour de meilleures idées. Ainsi, chacun participe au développement, chacun pose sa pierre pour la construction de l’objectif commun et chaque parole ou émotion est accueillie. Les équipes les plus performantes sont dans la confrontation d’idées sans tomber dans l’affrontement de personnes. Cela permet également de gagner du temps en réduisant les risques d’erreurs.
Qui dit contribution dit motivation. Sans motivation, la performance ne sera pas au rendez-vous. La responsabilité du manager est de bien connaître ses collaborateurs pour trouver les leviers qui permettront cette motivation. Il s’agit également pour chacun de travailler sur la base d’objectifs qui soient à la fois clairs et précis pour que chaque individu puisse savoir ce qu’on attend de lui en termes de livrables et se projeter.
Les objectifs seront suffisamment ambitieux, et en même temps atteignables. Ils vont avoir besoin d’être cohérents avec les compétences de chacun. Plus les objectifs vont être clarifiés et en cohérence avec l’attendu global, plus cela va générer de la motivation.
Un leader a un rôle clé dans la réussite collective en incarnant la vision partagée et en veillant à aligner les efforts individuels sur l’objectif commun. Ce rôle ne se limite pas à la direction ou au contrôle : un leadership véritablement fédérateur repose sur l’écoute, la modélisation et la capacité à créer un environnement de confiance. Pour mobiliser l’équipe, le leader doit être perçu comme légitime, non seulement par ses compétences techniques, mais aussi par sa posture relationnelle.
Pour être efficace, ce leadership doit être accepté et légitime aux yeux de l’équipe. Un leader accepté par tous inspire tout à la fois par ses actions cohérentes et sa capacité à donner du sens. Il sait reconnaître les contributions de chacun, ajuster les priorités en fonction des évolutions et prendre des décisions claires dans l’intérêt collectif. Par ailleurs, il incarne les valeurs de l’équipe ou de l’organisation, devenant ainsi un point de référence pour guider et motiver. Ce type de leadership ne s’impose pas : il se construit dans l’échange, l’authenticité et le respect mutuel, renforçant à la fois la cohésion et la performance.
La réussite de projets ambitieux, qu’il s’agisse de restaurer une cathédrale ou de porter une organisation vers ses objectifs, repose sur des principes universels. Une vision commune agit comme un phare qui guide et fédère les individus, donnant du sens et une direction claire. Les compétences complémentaires qui savent communiquer et se challenger permettent de répondre à la complexité des défis en enrichissant le collectif, tandis qu’une organisation bien définie assure la fluidité et l’efficacité des interactions.
Un leadership fédérateur vient couronner ces éléments en incarnant la vision et en alignant les efforts de chacun. Ce modèle, bien qu’illustré par un exemple exceptionnel comme celui de la cathédrale Notre-Dame, est applicable à toute équipe cherchant à transformer une ambition partagée en succès collectif. C’est en combinant ces fondamentaux que les organisations peuvent relever les défis, mobiliser et motiver leurs talents et inscrire leur réussite dans la durée.