Nous avons toujours prôné l’alignement Tête-cœur-corps qui est le socle de toutes nos actions d’accompagnement en transformation managériale. La tête pour « j’ai compris ce que je fais là, ce qu’on attend de moi », le cœur pour « je suis motivée, j’ai envie de le faire » et enfin le corps pour « je sais concrètement comment le faire ». Dans cet alignement, nul doute que la tête des managers fonctionne très bien, et qu’ils comprennent parfaitement ce qu’on leur demande, et rapidement. C’est « l’après » qui devient plus délicat. Comment mettre réellement en pratique les actions demandées au-delà des raisons intellectuelles ? Comment incarner ces changements de postures, ces transformations parfois profondes et les rendre ainsi pérennes ? Pour qu’elles deviennent naturelles.
Nous percevons bien ces questions au travers des demandes de nos clients qui nous partagent de plus en plus leur interrogation sur « est-ce que cela va réellement marcher, être efficace, suivi d’effets ? » L’approche par le corps permet 2 choses essentielles à toute transformation, la 1ère est la prise de conscience, et la 2ème est ensuite l’ancrage dans ses pratiques. Et c’est grâce à ces deux étapes que chacun va pouvoir retourner dans son quotidien dans une posture alignée.
Nous avons la conviction que pour qu’il y ait un résultat durable et visible, partir d’une approche par le corps est une clef pour un changement profond.
Le corps est un puissant vecteur. Il donne des alertes lorsque nous devons changer quelque chose, le stress est le premier indicateur qui nous permet de savoir que nous devons faire quelque chose différemment.
Il nous indique également si nous sommes dans la justesse ou pas. Par exemple, lorsque vous faites quelque chose pour lequel vous n’êtes pas tout à fait en accord, vous ressentez un malaise. Lorsque vous êtes totalement aligné.e, vous pouvez agir en vous sentant en paix, sans émotion particulière qui vient vous troubler, ou même avec une certaine satisfaction dans d’autres cas.
Nous sommes des êtres d’habitudes et nous avons tendance à continuer à effectuer nos missions dans notre zone de confort. Changer de posture demande des efforts et au-delà de la tête, c’est bien à partir du corps que vont s’effectuer les changements les plus percutants et intéressants. S’appuyer sur le corps va permettre d’aller dans le ressenti, aller chercher la ou les émotions qui vont transformer la compréhension intellectuelle en évidence de comment agir, jusqu’à ce que cela devienne naturel.
Dans nos actions, nous privilégions tout ce qui est autour de l’expérimentation.
Par exemple, pour transformer des pratiques descendantes en pratiques collaboratives, nous faisons vivre des modes d’animation ou des séquences de réflexion collaboratives, des préparations en sous-groupe afin que chaque participant ressente physiquement ce que cela apporte, aux autres et à lui-même. Nous mixons les modalités pédagogiques, utilisons des cartes symboliques, faisons travailler sur les émotions. Nous faisons dessiner, écrire. Tout ce qui va faire « bouger », au sens propre et au sens figuré.
Nous avons récemment fait l’expérience de la danse, via le tango, pour appréhender le lâcher-prise.
Le contrôle est un véritable frein à la mise en place d’un management collaboratif ; et c’est surtout un facteur remarquable de résistance au changement de posture. Dans l’exercice du tango, par le mouvement du corps, lorsque nous sommes guide ou guidé(es), nous pouvons ressentir physiquement ce que cela implique pour nous-même ; quels sont les impacts, quelles émotions cela entrainent pour nous ; Sommes-nous en capacité de nous laisser guider ? savons-nous guider de manière fluide ? Donnons-nous envie d’être guidé et comment influençons-nous l’autre dans la manière dont nous guidons ?
En termes de management, sommes-nous dans la posture du leader, et avons-nous envie de suivre un leader ? Sommes-nous tellement dans le contrôle que nous restons crispés dans notre propre besoin ?
Il s’agit là d’une expérience forte du leadership, déterminante sur les pratiques que les managers adopteront par la suite.
C’est une véritable prise de conscience que chaque participant peut vivre au travers de cet approche par le corps. Avec des émotions parfois très fortes, bousculantes autant qu’efficaces pour amener le changement de posture. Et les résistances sont bien le début d’une transformation.
Un autre exemple d’exercice d’approche par le corps est le Leadership Embodiment. Ici, le participant va expérimenter ses réactions face aux situations difficiles. Quel est son mode de fonctionnement, comment peut-il agir sur ce mode de fonctionnement et changer son comportement ? Et encore une fois, ses changements vont partir de qui il est, de ses réactions émotionnelles et physiques face à des situations concrètes
Ces exercices sur le corps permettent par l’expérimentation de changer ses croyances limitantes et blocages et de gagner en confiance et en crédibilité.
Tout ce travail corporel ne peut être efficace que si un lien est établi avec entre « la Tête » et « le Cœur » . Ce sont des aller-retours entre les 3 dimensions qui permettent les prises de conscience.
Ainsi le participant peut réellement accueillir les changements et les ancrer dans ses pratiques. Nous sommes l’addition de ces 3 dimensions, nous ne pouvons pas travailler ou demander à quelqu’un de changer de postures en n’allant pas les explorer pleinement toutes les 3.